01-01-2001 | Harmonie Spahn journaliste au Figaro
Quatre personnages, quatre histoires, une aventure. Les jeunes artistes de la troupe des Anges Mi-Chus ont relevé un défi intéressant. Chaque personnalité s’accorde aux autres, tout en clamant avec fierté ses particularismes. » Artistes « , inutile de préciser leur spécialité, ils n’en ont pas. Ils jouent leur répertoire avec audace. Chanteur, clown, bruiteur, mime… à chacun son talent. Seul point commun : leur (présumé) don culinaire. Alors, ces différences, ils les cultivent en se taisant. Et c’est extraordinaire. Si le décor avait été massif, chaque objet aurait aidé les acteurs et il n’y aurait pas eu de défi ni une quelconque originalité. Mais non. Une grosse caisse en bois, certes la boîte à merveilles d’où les deux femmes sortent leur petit matériel, et rien d’autre. Ils maîtrisent l’art du silence avec délice et spontanéité, faisant alors vivre, quel paradoxe, une gestuelle précise et rigoureuse qui se suffit à elle-même. Mais la comédie fait aussi mal au cœur. Les quatre jeunes gens sont seuls au monde, à la recherche sans doute de leur moitié que promit Platon. Des « bohémiens » aux allures étranges, en quête d’amour, s’unissent le temps de quelques chansons pour échanger leur mal de vivre contre un art de vivre.
Harmonie SPAHN du Figaro – La vie à Paris – janvier 2001